Bio
© Victoria Tanto
Ma formation artistique commence par l’histoire de l’art à l’Université de Tours dont je suis originaire. J’intègre par la suite l’Institut Supérieur des Arts Appliqués (LISAA) à Paris.
Sortie major, avec un solide savoir-faire et une habileté à gérer les couleurs, c’est en tant qu’illustratrice indépendante que je débute ma carrière. Je travaille pour de grands groupes comme Milan presse, Publicis, la CNAF. En parallèle de mes missions en tant qu'illustratrice, je m'affranchis délibérément de ces contraintes pour me laisser guider par les couleurs et plonger dans une peinture abstraite.
C’est également grâce à mes animaux “mignons” que mon chemin a pris une toute autre direction. En 2010, mon travail est remarqué par le PDG d’Art Print Japan qui me propose de faire l’acquisition de l’ensemble de mes œuvres, illustrations et peintures abstraites, et m’invite au Japon.
Depuis, chaque année, je parcours le Japon pour des séances de dédicaces. J’y découvre les papiers, l’importance de la contemplation et la parfaite imperfection du geste.
Chaque voyage que j’entreprends réserve son lot de rencontres et d’amitiés précieuses. Le Japon occupe une place de plus en plus prépondérante dans mon expression artistique.
En 2017, à la suite du décès de l’oncle de ma meilleure amie, un papetier spécialisé dans l’origami, j’hérite de ses papiers faits main. C’est à ce moment que la fibre devient officiellement le support central de mes créations, tandis que les vêtements japonais deviennent le sujet principal de mon travail artistique. Diverses séries sur l’habit émergent. L’uniforme toujours inoccupé est pourtant habité d’une entité invisible.
Frustrée par les limitations des formats conventionnels, je ressens vivement le besoin impérieux de me former. C’est à ce moment-là que je fais une rencontre déterminante avec les artistes papier Miki Nakamura et Jean-Michel Letellier, tous deux formés au Japon. À partir de 2019, je m’engage dans une formation intensive dans leur atelier à Trèlazé. Depuis lors, je crée désormais à la main, de la fibre à l’œuvre finie.
Les temps confinés m'ont offert l'opportunité de repenser ma pratique artistique et de redéfinir son orientation. Renforcé par mon déménagement de Paris vers Le Havre, j'ai enfin pu instaurer une production plus respectueuse de l'environnement, ancrée dans la proximité avec la terre et les traditions séculaires.
Ma résidence artistique d’un an en 2022 à Villaines-les-Rochers, capitale française de la vannerie et berceau de la Maison des Savoir-Faire d'Agnès B (mise en place au même moment), a renforcé ma relation profonde avec les matériaux et les gestes ancestraux.
Trois costumes en papier, fibres végétales et vannerie ainsi que de multiples accessoires inspirés des Yokais japonais ont pris forme. Ces figures primitives sont depuis portées lors de performances et exposées à plusieurs reprises depuis la restitution de ma résidence.
Deux nouveaux habits habités ont vu le jour en 2023.
Différents prix et récompenses m’ont été décernés dont le prix ODI doté de 10 000€ en 2018, une médaille d’or en septembre 2022 et un prix de la Fondation Taylor en 2023.
« L’univers pictural de Marie Lhomet révèle une intériorité poétique, intime, fragile et émotionnellement intense, qui témoigne de la recherche de «micro-situations» humaines et du désir profond de trouver des espaces intérieurs d’empathie solides, silencieux et harmonieux. La simplicité, la transparence et la tranquillité de ses œuvres correspondent à sa vision esthétique générale de la vie et de la nature. »
Dr.Lorand Hegyi Historien d’Art / Directeur Artistique du Musée Parkview Beijing/Singapore